Rédiger un mémoire en audit et contrôle de gestion représente un exercice académique exigeant qui nécessite de concilier rigueur scientifique et pertinence professionnelle. Ce type de travail de recherche doit allier théorie et pratique pour répondre aux attentes du monde académique comme des professionnels du secteur. L’objectif de ce guide est de vous accompagner pas à pas dans la réalisation d’un mémoire qui fera la différence, en intégrant à la fois les exigences méthodologiques de la recherche et les réalités concrètes du terrain.

1. Choisir un sujet pertinent : entre enjeux contemporains et faisabilité

La sélection du thème de recherche constitue une étape déterminante. En audit et contrôle de gestion, un bon sujet doit combiner intérêt théorique, utilité managériale et accessibilité des données. Trois axes doivent orienter ce choix :

• Les problématiques actuelles du secteur (digitalisation de l’audit, RSE, cybersécurité financière…)
• Votre propre expérience professionnelle ou de stage, qui peut constituer un terrain privilégié
• La disponibilité des données nécessaires à l’analyse, notamment dans les entreprises partenaires

Quelques exemples de sujets pertinents :

• L’impact des outils d’audit continu sur la détection des anomalies comptables
• Les tableaux de bord prospectifs dans le pilotage de la performance industrielle
• Le rôle du contrôle de gestion dans les organisations agiles

Le choix du sujet doit aussi tenir compte de votre appétence pour la thématique, afin de maintenir une motivation constante sur plusieurs mois de travail.

2. Construire une problématique claire et opérationnelle

Une fois le sujet déterminé, il convient de formuler une problématique rigoureuse. Celle-ci doit émerger d’un paradoxe observé sur le terrain ou d’un questionnement non résolu dans la littérature scientifique. Une bonne problématique découle généralement d’une tension entre la théorie et la pratique.

Méthodologie recommandée :

1. Observer une situation problématique dans une organisation réelle
2. Mettre en évidence les limites des approches actuelles
3. Formuler une question centrale ouverte, précise, contextualisée et exploitable méthodologiquement

Exemple de problématique : « Dans quelle mesure les outils de data analytics améliorent-ils la performance des audits internes dans le secteur bancaire, et quelles limites rencontrent-ils dans leur mise en œuvre ? »

3. Réaliser une revue de littérature approfondie

La revue de littérature constitue le socle théorique de votre mémoire. Elle vise à :

• Clarifier les concepts clés mobilisés dans votre recherche (contrôle de gestion, audit interne, performance, gouvernance…)
• Identifier les modèles existants et les résultats empiriques récents
• Positionner votre étude dans les débats scientifiques et professionnels en cours

Votre revue devrait couvrir :

• Les référentiels professionnels : COSO, IFACI, ISA, normes ISO…
• Les approches académiques : théorie du contrôle, théorie de l’agence, logique actionnelle du contrôle
• Les innovations : audit continu, BI, IA dans les fonctions de contrôle

Cette synthèse critique permet d’identifier une « zone grise » de la connaissance où votre mémoire pourra apporter une contribution originale.

4. Définir une méthodologie rigoureuse et adaptée au terrain

Le choix de la méthodologie dépendra à la fois de votre question de recherche et de votre terrain d’étude. En audit et contrôle de gestion, une approche mixte est souvent pertinente, combinant données quantitatives (chiffres, indicateurs) et qualitatives (entretiens, observations).

Approches quantitatives possibles :

• Enquête par questionnaire auprès de contrôleurs de gestion ou auditeurs
• Analyse de bases de données comptables ou financières
• Études statistiques sur la performance ou l’efficacité des outils de contrôle

Approches qualitatives :

• Études de cas dans une ou plusieurs entreprises
• Entretiens semi-directifs avec des professionnels du contrôle
• Observation de réunions, missions d’audit ou processus budgétaires

Il est crucial d’expliciter vos choix méthodologiques : échantillonnage, protocole, outils d’analyse, critères de validité.